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vendredi 29 mai 2015

Merci à Lisa Angell

Lisa, on t'aime ! Tu n'es pas si ringarde qu'on a pu le dire !

Oui, même si tu ne chantes pas en anglais. Au moins tu chantes pour exprimer de l'émotion et pour nous  dire quelque chose. Ta chanson, "N'oubliez pas" parle de la guerre, de la Grande Guerre, et avec elle de toutes les autres qui sévissent aujourd'hui sur la planète.
C'était audacieux. Sans doute trop. Téméraire...

A la fin de la chanson, les tambours investissent la scène

Tu a eu 4 points. Beaucoup moins que le chanteur à texte de la Suède qui a remporté le concours avec des centaines de points...

Voici ce qu'en dit le journaliste de France-Culture.
http://www.franceculture.fr/emission-revue-de-presse-culturelle-d-antoine-guillot-a-l-eurovision-l-important-c-est-de-perdre-201

Il suggère le retrait de la compétition avant que l'opinion se rende compte qu'à l'Eurovision les jeux sont aussi truqués qu'à l'UEFA !
Voilà une excellente idée. En finir avec ce spectacle détestable et ces "two points", "three points" de l'injustice !

Allez on repasse ton tube :
https://www.youtube.com/watch?v=kG_WJU2s5ho



lundi 11 mai 2015

An der (Heimat-) Front


La classe de Première Abibac du Lycée Leconte de Lisle, sous la direction d'Ortwin Ziemer, a représenté la semaine dernière au Théâtre Canter de la Faculté de Saint-Denis, puis dans la salle de spectacle du Lycée une pièce consacrée à la première guerre mondiale.


Le spectacle joué dans la salle du Lycée Leconte de Lisle

Bravo à tous les comédiens et au professeur ayant conduit cette aventure théâtrale ! Merci aussi aux deux personnes ayant permis l'aboutissement du projet, l'intervenante de théâtre, Nathalie Déchelette, et l'assistante d'allemand, Johanna Erler !

Présentation :

Le projet d'écriture s'est inspiré du roman Doux et honorable "Süß und ehrenvoll" d’Avi Primor (2013), ancien ambassadeur d’Israël en Allemagne, avec le choix d'adapter sa thématique au contexte germano-réunionnais. Le leitmotiv reste pourtant le même : l’engagement patriotique sans réserve de soldats issus de minorités sur le plan national qui a pour but de faire d’eux enfin des citoyens à part entière de leur pays.

Résumé :

L'histoire est celle d’un poilu réunionnais, Rémy Payet, et d’un soldat allemand de confession juive, Ludwig Kronheim, pendant la première Guerre mondiale. Ces deux soldats servent sans se connaître dans des armées qui s’affrontent dans une lutte à mort, mais leur rencontre sur la ligne de front changera leur destin.

L'intrigue commence en 1984, à Douaumont, lorsque les deux vétérans regardent leurs médailles dont ils viennent d'être décorés. La cérémonie commémorative est pour eux l'occasion d'un retour dans le passé.
Les scènes suivantes sont bâties sur les relations épistolaires avec leurs familles respectives, pour faire comprendre leurs engagements, pour rendre leur compréhension particulière de la guerre.
La rencontre a lieu sur le champ de bataille de Verdun, en 1916. Elle est rude, avec une bataille au corps à corps, mais avec une place pour la pitié.
Le tournant inattendu et le message finalement pacifiste du roman de l’auteur sont ainsi conservés dans la pièce de théâtre.
Rémi Payet, en pensées avec sa fiancée

Ludwig Kronheim, correspondant avec sa famille

Voici en intégralité la dernière scène :
Szene 4. Rückkehr nach Verdun und in die Gegenwart (1984) – Retour à Verdun et au présent 
Après la cérémonie de commémoration Rémy Payet et Ludwig Kronheim se retrouvent, se reconnaissent et échangent leurs souvenirs de cette rencontre sur le front qui a changé leurs vies. La photo de l’ossuaire de Douaumont est de nouveau projetée.

LUDWIG: Ich habe das Gefühl, dass ich Sie schon gesehen habe! Ich bin aber nicht sicher! Vielleicht irre ich mich. (Ludwig ist die Situation irgendwie ein bisschen peinlich) Entschuldigung. Ich möchte sie keinesfalls stören. Tschüss! (Er will weggehen)
REMY: Nein, bitte bleiben Sie! Sie haben Recht! Wir sind uns vor langer Zeit schon begegnet. Das war während des Krieges, wahrscheinlich bei Verdun!
LUDWIG: (Er überlegt ein bisschen) Jetzt erinnere ich mich. Waren Sie dieser Franzose, der schwer verletzt war und der so an dieser Verletzung litt, dass ich ihn einfach nicht töten konnte?
REMY: Ja, das war ich. Seit Jahren denke ich immer wieder an diesen Moment: Es war tatsächlich im Ersten Weltkrieg und zwar im Herbst 1916, im 8. Monat der Schlacht von Verdun. Ich war am Bauch und am Bein verletzt. Ich hatte mich im Schützengraben versteckt und viel Blut verloren Ich hatte immer noch Hoffnung, zu überleben, bis zu dem Augenblick, in dem Sie mich gesehen haben. Ich war sicher, dass Sie mich töten würden. Sie haben mich mit Ihrer Waffe in der Hand angeschaut und lange Zeit überlegt. Mehrere Sekunden, aber sie sind mir wie Stunden vorgekommen. Schließlich sind Sie gegangen. Ich war erstaunt und habe immer noch diese Frage in meinem Kopf: Warum haben Sie mich nicht getötet?
LUDWIG: Was für ein Zufall, Sie hier wiederzusehen! Ich bin froh, dass es Ihnen gut geht und dass Sie überlebt haben. Ihre Frage? Kann ich auch nicht beantworten. Während eines Krieges müssen wir normalerweise alle Gegner töten. Ich habe sicher einige Feinde getötet, aber Sie nicht. Ich erinnere mich auch an diesen Moment, als ich Sie angeschaut habe. In Ihrem Blick habe ich etwas gesehen, was mich daran gehindert hat, Sie zu töten. Das war ein merkwürdiges Gefühl. Ich bin stolz, dass ich wenigstens einem Menschen das Leben gerettet oder zumindest einem Feind nicht das Leben genommen habe! Schließlich würde ich gerne wissen, wie es Ihnen mit dieser Verletzung weiter ergangen ist!
REMY: Ich bin Ihnen unendlich dankbar dafür! Ich bekam die Überstützung meiner Kameraden und verschiedener Mitglieder unserer Armee. Ich wurde gesund gepflegt. Die Krankenschwerstern und Ärzte haben wirkliche Wunder vollbracht. Ich musste viele andere Hindernisse bis zum Ende des Krieges umgehen. Aber mit Hilfe der Armee war es natürlich einfacher zu überstehen. Ich konnte die Front verlassen und habe lange Monate im Feldlazarett hinter der Front verbracht, um geheilt zu werden. Und Sie? Wie waren die Folgen des Krieges für Sie?
LUDWIG:  Ich habe bis zum Ende gekämpft und bin auch oft knapp dem Tod entgangen. Ich hatte auch viele schwere Verletzungen. Schließlich habe ich den Krieg überlebt. Ich hatte viel Glück  und habe meine Familie wiedergesehen! Heute habe ich Enkel und Urenkel!

REMY: Ich hatte auch viel Glück! Ich hätte nie gedacht, dass wir uns eines Tages treffen würden. Ich danke Ihnen noch einmal von Herzen.
LUDWIG: Bitte schön! Ich freue mich auch, Sie wiederzusehen und zu wissen, dass Sie am Leben sind! Ich möchte Ihnen jemand vorstellen, die eine große Rolle in meinem Leben gespielt hat: Meine Frau Karoline!
KAROLINE: Guten Tag, Herr Payet! Es freut mich sehr, Sie kennenzulernen. Mein Mann hat mir schon von Ihrer Frontbegegnung erzählt. Er konnte dieses Erlebnis nie vergessen.
REMY: Guten Tag, Frau Kronheim! Es ist mir eine große Freude und auch eine wirkliche Ehre, Sie kennenzulernen, denn ich glaube, ich habe Ihnen viel zu verdanken. Dem Verhalten Ihres Mannes mir gegenüber in Verdun verdanke ich mein Leben. Und irgendwie glaube ich, dass sie damals auf dem Schlachtfeld auch präsent waren. Und nicht umsonst sagt man, die Frau sei die bessere Hälfte des Mannes und die Zukunft der Menschheit!
KAROLINE: Wenn Sie es sagen, Herr Payet. Kommen Sie uns doch mal mit Ihrer Familie in Frankfurt besuchen!
REMY: Warum nicht? Herzlichen Dank für die Einladung!
LUDWIG: Ich würde mich auch sehr darüber freuen. Aber warten Sie nicht zulange damit. Schließlich sind wir alle nicht mehr die Jüngsten …
ENDE-FIN

Pour aller plus loin, une interview d'Avi Primor sur son roman :
http://www.i24news.tv/fr/actu/culture/140109-avi-primor
"Les recherches m'ont pris un an. J'ai consulté un nombre considérable d'archives, l'Institut Leo Baeck (institut d'étude sur le judaïsme allemand et est-européen). J'ai discuté avec des historiens et lu des milliers de lettres écrites par des soldats. Seulement pour vous donner une idée: Le Feldpost allemand (la poste militaire allemande) traitait 7 millions de lettres par jour. Certains militaires écrivaient quotidiennement une douzaine de lettres. Ce fut très fatigant de parcourir ces lettres car elles étaient très répétitives, mais pleines d'émotions. (...)"

Conférences de Marc Michel

La venue sur l'île de Marc Michel a été pour Centenaires Commémoratifs le temps fort de la fin d'année 2014.
Voici un bref rappel des conférences organisées par l'association lors de la venue de l'historien de la Grande Guerre Marc Michel.

La soirée du mardi 4 novembre, à la médiathèque de Sainte-Suzanne, a été consacrée à une conférence intitulée « Manger en temps de guerre : images et réalités de l'alimentation et des usages alimentaires de 1914 à 1918 pour les troupes coloniales ». Devant un public hélas trop clairsemé mais très attentif, Marc Michel nous a présenté la conférence qu'il a conçue pour les Journées d'études de Dijon, sur le thème "Manger et boire. Entre 1914 et 1918".

Voici la présentation en PDF de ces journées :
Et surtout un résumé de la conférence de Marc Michel "Manger à l'africaine", par Caroline. Merci à elle pour ce texte qui ne se contente pas de généralités mais reprend l'essentiel du propos de l'historien, avec quelques illustrations :

La Dépêche coloniale illustrée (1916)

Marc Michel a évoqué une femme remarquable, Lucie Cousturier, ayant hébergé des tirailleurs sénégalais du camp d'hiver de Fréjus et ayant retranscrit ces rencontres dans un livre Des inconnus chez moi (1920).
RFI lui consacre une page sur son site :


Mercredi 5 novembre, en compagnie de Jacques Dumora, ce fut une séance de dédicaces à la librairie Gérard de Saint-Denis.
Le lendemain toute la journée, un rendez-vous avec une centaine de professeurs d'Histoire-Géographie de l'île à la médiathèque Aimé Césaire a permis d'aborder la question de l'entrée en guerre de La Réunion, des îles de l'Océan Indien et de l'Afrique.

Pour terminer ce cycle de conférences, Marc Michel e présenté vendredi 7 novembre, à l'ancien l'Hôtel de Ville de Saint-Denis, une conférence sur « La Grande Guerre en Afrique». M. René-Louis Pestel, délégué à la Culture, a pris la parole pour évoquer la nécessité de commémorations sur cette période de l'histoire. Puis le conférencier a enchaîné. Si l'on a ordinairement quelques idées concernant la Grande Guerre, l'implication des troupes noires et coloniales sur les fronts européens, on ignore le plus souvent le détail des événements s'étant produits sur le continent africain. Et pourtant ce sont ces événements qui justifient, avec d'autres sur des fronts aussi éloignés, l'appellation de "guerre mondiale". 
Merci à tous les étudiants de CPGE de nous avoir rejoints pour assister à cette conférence. Merci aussi aux passionnés d'être venus au rendez-vous et d'avoir alimenté le débat en posant leurs questions !

Les colonies allemandes en 1914
Marc Michel, L'Afrique dans l'engrenage de la Grande Guerre (2013)

Une batterie française

Entrée solennelle des troupes anglo-françaises à Garoua (11 juin 1915)

Les deux dernières images sont extraites des documents d'archives du site du lycée Dominique Savio de Douala (Cameroun).
Deux élèves de Première de ce Lycée nous y proposent un TPE sur les Allemands en guerre en Afrique, à partir des travaux de Marc Michel :
Le professeur Albert François Dikoumé de l'Université de Douala a donné en mai dernier une conférence sur "La Grande Guerre au Cameroun" qui est toujours visible et téléchargeable sur le site du lycée de Douala :
Et l'on peut, pour terminer en beauté, écouter un entretien avec le réalisateur du film La Victoire en chantant, Jean-Jacques Annaud :



Fiche UniFrance du film :

Pour aller plus loin, maintenant, il nous reste à lire ou relire Marc Michel.