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dimanche 28 septembre 2014

Les Sentiers de la gloire sur très grand écran

A Saint-Denis les journées du patrimoine se sont terminées par la projection en plein air, derrière la cathédrale, du film de Kubrick Les sentiers de la gloire.
Nous l'avons présenté, inutile d'y revenir.

Le beau temps a été au rendez-vous, comme le public. La Lanterne magique a eu l'idée de faire la projection de ce film en noir et blanc sur la façade d'un immeuble, ce qui a donné aux images un caractère inhabituel, un peu comme s'il avait lui-même souffert de la guerre. 


Après une brève évocation de la coopération entre les deux associations, Centenaires commémoratifs et la Lanterne magique, la projection du film a été introduite par un petit discours de présentation d'un quart d'heure par Patrick Mougenet. Chacun a ainsi pu se faire une idée précise de son enjeu de politique intérieure dans le contexte des années 1957-58, en pleine guerre d'Algérie. Patrick a successivement évoqué les événements historiques à l'origine du roman d'Humphrey Cobb, base du scénario, ce qu'on peut qualifier de base réelle de la fiction, l'exécution pour l'exemple de quatre malheureux. Il a aussi donné quelques informations sur le tournage du film en Allemagne, le succès immédiat de ce chef d'oeuvre d'un tout jeune cinéaste porté par de fortes convictions. Pour finir, il a retracé la polémique suscitée par, entre autres, l'intervention de Romain Gary (écrivain par ailleurs admirable), polémique qui a eu lieu au moment de sa sortie en France. Et a conduit à l'interdiction du film. 

Pour ceux qui voudraient réviser leurs fiches, voici la page consacrée aux Sentiers d'un blog de cinéclub, Cinésium :
http://cinesium.blogspot.com/2011/09/les-sentiers-de-la-gloire-un.html


Bon, quel bilan tirer ? On aurait aimé plus de chaises de la part de la mairie ! et l'organisation peut globalement être améliorée. Mais l'idée était bonne et l'initiative devrait être suivie d'autres du même genre. Encore merci à la Lanterne magique pour ce coup de pouce dans les commémorations du centenaire ! Et à bientôt !

lundi 22 septembre 2014

Au collège de l'Oasis

Le centenaire est une occasion de d'adresser largement à la jeunesse de l'île pour lui parler de la Grande Guerre, évoquer le destin des hommes et femmes qui y prirent part ou firent touchés par elle.
L'oubli, parfois l'ignorance et le fantasme, ont malheureusement tendance à prospérer. Il est donc important de parler de la guerre aux plus jeunes et de s'adresser aux jeunes un peu moins jeunes pour les faire réfléchir ! Les collégiens en particulier peuvent être sensibilisés et amenés à réfléchir au cours même des événements, qui de loin apparaît fantastique, tragique, presque merveilleux ! Une sorte de catastrophe naturelle...

Pas une chaise vide,

C'est dans cet esprit de partage de la réflexion sur l'histoire contemporaine et ses implications politiques et sociales ("sociétales" est adapté mais c'est un mot qui n'est pas très beau) que Jacques Dumora est intervenu il y a une dizaine de jours pour une conférence sur "le départ des Réunionnais pour la grande Guerre". A cette occasion les 190 élèves de troisième du Collège l'Oasis au Port ont été réunis.
La conférence a eu lieu au Centre culturel du Coeur Saignant, mis à notre disposition par la commune du Port.

et l'attention est à son comble !

En prolongement, l'exposition réalisée par l'association a été diffusé au CDI le 9 septembre, avec l'accompagnement pédagogique de Jacques Dumora.
Un petit quizz confectionné par la documentaliste, Catherine Panot-Contenot, autre membre de l'association Centenaires commémoratifs, a permis aux jeunes élèves de fixer leur attention et de tester leurs connaissances.

Cette première conférence au Collège devrait être également prolongée par de futures rencontres avec l'ensemble des Portois, cette fois-ci les familles, les parents, les grands et les petits... toujours avec le soutien du service culturel de la mairie du Port. Affaire à suivre, avec toutes les bonnes volontés !

lundi 15 septembre 2014

Présentation de Mémoire réunionnaise. La Grande Guerre

En guise de présentation du livre de jacques Dumora, Mémoire réunionnaise. La grande Guerre (éditions du Mahot, 2014), voici le petit discours que j'ai prononcé avec beaucoup de trac dans la voix et sans doute quelque maladresse, à l'occasion de la soirée commémorative du 27 juin au Cinépalmes de Sainte-Marie.
L'assemblée ne m'a apparemment pas tenu rigueur des imperfections du texte, aussi je me permets de le reprendre dans ce blog au lieu de fournir une véritable note de lecture.

Découvrir et lire Mémoire réunionnaise. La Grande Guerre

Dans les Perses d'Eschyle, le chœur livre sa plainte :

« Cette foule des morts, quand je parlerais même dix jours d'affilée,
je n'en pourrais donner tous les noms
Sache-le bien, jamais en un seul jour n'aura péri
une aussi grande foule d'hommes »

Cette tragédie qui nous vient du cinquième siècle avant J.-C. évoque la bataille de Salamine, la victoire navale des Grecs en infériorité numérique et la déroute de l'immense armée perse qui s'ensuivit.
Eschyle met en scène la guerre pour les Athéniens victorieux, pour nous aussi, qui ne sommes ni perses ni grecs...

Les Perses d'Eschyle nous font penser à bien des conflits ultérieurs, à bien des massacres sur terre et sur mer. La tragédie nous fait penser à la première guerre mondiale, guerre qui avec ses duels d'artillerie, ses tirs de mitrailleuses, ses gaz et ses baïonnettes, sur les fronts de la Somme, de la Marne, à Verdun, au Chemin des Dames, dans les Dardanelles a produit journellement des morts par milliers, par dizaine de milliers.

Le livre de Jacques Dumora Mémoire réunionnaise. La Grande Guerre que nous sommes fiers de vous présenter aujourd'hui est un livre de listes. La liste des Morts pour la France de 14-18 nés à l'île de La Réunion.

Il existe deux types de listes, comme le remarque Umberto Eco dans son Eloge de la liste, la liste ouverte et la liste fermée.
La liste fermée est un catalogue, un inventaire. Elle passe en revue un pan du réel. Avec les mots de la langue elle s'efforce d'être exhaustive. Ainsi sont la liste des courses ou une liste d'invités.
La liste ouverte tout au contraire a beau contenir un nombre limité d'éléments elle en suggère bien d'autres. En un sens elle ne se termine pas. Souvent on la termine par des points de suspension ou un etc. laissant à penser qu'on pourrait continuer à remplir la liste. Ainsi sont la liste des étoiles ou bien la liste des livres que je devrais lire pendant les vacances.

Avec une conscience irréprochable, conscience qui lui a permis d'aller au bout de son travail de collecte des noms des tués de La Réunion dans les archives,
dans la grande banque de données Mémoire des hommes,
collecte des noms mais aussi vérification patiente, recherche des oublis, traque des doublons,
Jacques a établi une liste fermée des Morts pour la France. Certes, et sa modestie ne lui fera pas dire le contraire, il ne s'agit pas vraiment d'une liste définitive. Il y aura toujours des poilus oubliés, une dizaine ou une vingtaine de noms qui hélas ne se retrouveront pas dans la liste. Et s'il n'y en a pas le doute subsistera. Car la Grande Guerre est un tombeau de millions d'hommes dont le formidable désordre, le chaos impensable, nous poursuit aujourd'hui encore.
L'archéologie de guerre découvre ainsi encore récemment quatre soldats qui ont pu être identifiés et dont les noms ont été ou vont être inscrits dans la liste de Mémoire des hommes.

Pourquoi prendre tant de temps, dépenser tant d'énergie pour établir une liste des Morts pour la France originaires de La Réunion ? Et pourquoi en faire un livre ?
Pour faire savoir, un siècle après, aux Réunionnais que La Réunion a été impliquée dans la Grande Guerre. Elle a été impliquée par le départ des soldats, par le travail de centaines de civils Réunionnais. Beaucoup sons revenus, parfois blessés ou malades, mais tous ne sont pas revenus. L'histoire se doit de retenir leurs noms.
Pourquoi un livre maintenant ?
D'abord soulignons qu'une liste ne fait pas un livre. Le livre Mémoire réunionnaise. La Grande Guerre est un vrai livre. C'est un document qui permet de retrouver le nom d'un aïeul, les renseignements concernant un grand-père, un arrière grand-père. Et c'est aussi un livre qui se lit avec ses histoires introductives, commune par commune, qui nous livrent le destin d'un homme lancé dans la Grande Guerre.
Et pour le curieux la liste principale des noms et prénoms, des dates et lieux de décès, des causes de la mort et des lieux de sépulture fournit quantité de renseignements, ouvre bien des horizons. La liste peut ainsi devenir plus ouverte, par l'évocation qu'elle effectue des différentes batailles et des mille drames de la guerre. Elle se met à évoquer un pan entier de notre passé. Elle symbolise la guerre qui stupéfait encore par sa formidable puissance de destruction, la guerre qui nous étonne toujours en tant qu'épreuve terrible pour les hommes et pour les familles.

p. 89, au hasard :

Elie, Antoine Marie Sébastien,caporal tué à l'ennemi lors de la bataille de la Somme.
Fabien, Camille Etienne dit Albert, disparu en mer lors du torpillage du Yarra au large de la Crète
Guichart, Louis, mort le 29 juillet 1917, on ignore les circonstances de sa mort.
Henriette, Joseph Charles Marie Désiré, du 141ème Régiment d'Infanterie mort de maladie à bord du Calédonien
Huet, Eugène du bataillon de Diego, également mort de maladie et enterré à Madagascar
Infante, Ernest Joseph, sergent, tué à l'ennemi dans le Pas-de-Calais
Jean-François, Georges, zouave, mort à l'hôpital d'Alger
Jouan Joseph, mort de blessures à l'hôpital d'Orléans
Léocadie Jean, tué à l'ennemi en juillet 1918
Mahé Justinien Cyriaque, soldat du bataillon de l'Emyrne, mort la même année...

Voici donc un livre de listes où se côtoient dans la mort des Réunionnais éparpillés par la Guerre, hommes transportés par une foule de navire et de trains, conduits par une multitude de routes et de chemins, en compagnie de millions de compagnons d'infortune... l'imagination peine encore à saisir l'ampleur de l'événement !

Merci pour ce livre d'historien qui a donc fait de toi, Jacques l'écrivain ou l'artiste, un passeur d'histoire, un citoyen-historien à sa manière !


Où se procurer l'ouvrage ?

Le livre est disponible dans les librairies de l'île, à Autrement et à la Librairie Gérard. Il est également en vente au siège de l'association. Laissez un commentaire, on fera suivre.

samedi 13 septembre 2014

Quelques photographies de la soirée commémorative du 27 juin

Le 27 juin dernier a été notre première grande journée commémorative.

Au Cinépalmes de Sainte-Marie, l'association y a organisé en soirée la présentation de son exposition de photographies de la Grande Guerre, suivie d'une lecture de lettres de poilus par les lycéens du lycée du Verger et la projection de documents, commentés par leur professeur, M. Mougenet. Un troisième temps a été consacré à la présentation du livre de Jacques Dumora consacré à la recension systématique des "Morts pour la France" réunionnais.

L'événement a réuni une centaine de participants. Voici quelques photographies prises par Michel Proserpine.

L'exposition dans le hall

Bientôt la prestation des lycéens et les projections de documents 

Présentation de Mémoire réunionnaise. La Grande Guerre

L'Académie des dalons, venue en renfort

Patrick Mougenet et des lycéennes

L'auteur, Jacques Dumora et ses premiers lecteurs

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