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lundi 25 août 2014

Les sentiers de la gloire à Saint-Denis en septembre


Dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine, la Ville de Saint-Denis, la Lanterne Magique et l’association Centenaires Commémoratifs s’associent afin de présenter le dimanche 21 septembre 2014 à 19H, le film de Stanley Kubrick, Les sentiers de la gloire.
Un classique à voir et à revoir !




Vous êtes invités à venir nombreux assister à cette séance gratuite en plein air, dans la ruelle pavée derrière la cathédrale de Saint-Denis.
Ce film sera projeté en façade sur un immeuble.
Amenez vos sandwichs ! Préparez vos litrons (avec modération, bien sûr) ! Prenez un "assoir", aussi, ou bien un simple coussin.



Et vive le cinéma de plein air !

Pour découvrir le livre et le film sur Wikipédia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Sentiers_de_la_gloire

Toutes nos excuses à ceux à qui l'annonce  a été faite de la projection de cet autre très beau film que sont Les Croix de bois. La programmation a changé devant la difficulté d'obtenir les droits de ce film.

dimanche 24 août 2014

Le 3 août 1914

Le 3 août, il y a cent ans, l'Allemagne déclara la guerre à la France.

Le 3 août dernier, l'association Centenaires commémoratifs a tenu à dire aux réunionnais que "La Réunion a pris sa part du fardeau de la guerre" dans une tribune de Jacques Dumora envoyée aux journaux locaux. Le Journal de l'Île a immédiatement relayée le message. Il fallu un peu plus de temps au Quotidien.

Pour tous ceux qui étaient vacances ou qui sont passés à côté de cet article de presse, en voici deux extraits, le début et la fin. A vous de le retrouver dans les archives ! Ou dans votre bibliothèque préférée. Ou bien encore en ligne sur le site du Quotidien :
http://www.lequotidien.re/opinion/le-courrier-des-lecteurs/264533-la-reunion-pris-sa-part-du-fardeau-de-la-guerre-14-18.html

"Le 3 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France. L'Europe et à sa suite de nombreux peuples du monde entre dans le conflit le plus destructeur de l'histoire de l'homme considérée comme "le suicide des nations".
De quelle époque parlons-nous ? De ce siècle naissant riche des Lumières, de la République, pierre angulaire de la démocratie française, des Droits de l'homme actés dans la loi et sans cesse évoluant, des combats de Jaurès, inlassable militant de la paix, dont nous honorons la mémoire cent ans après sa mort.
Ce XXe siècle naissant apparaît alors comme le siècle de tous les possibles. Mais ce XXe siècle déborde de violences latentes, de militarisme, d’expansionnisme et de tensions coloniales.
...
Les Commémorations réunionnaises de la Grande Guerre nous donnent l’occasion de nous arrêter un instant sur une histoire méconnue et dont les conséquences ont tragiquement impacté la vie des familles touchées par le deuil ainsi que la société réunionnaise dans son ensemble.
Des Réunionnais sont morts pour la France pour une cause estimée juste, et je pense ce jour à ce jeune Dionysien, Charles, Antoine, Marc Déjean de La Batie, jeune sous-lieutenant d’artillerie, gravement intoxiqué par les gaz à Verdun dans la nuit du 19 août 1917. Il s’éteignit à dix heures du matin, il n’avait pas 20 ans. Son sacrifice nous questionne sur la tragédie, et en ce jour de commémoration nous honorons sa mémoire."



Mémoire réunionnaise de la Grande Guerre

"Mémoire réunionnaise de la grande Guerre", c'est sous ce titre que viens de paraître aux éditions du Mahot l'ouvrage de Jacques Dumora recensant de manière exhaustive les Morts pour la France originaires de La Réunion.
Présenté à la presse dans la salle de réception de la Banque de Réunion, puis aux invités de la soirée commémorative du 27 juin au Cinépalmes de Sainte-Marie, l'ouvrage a déjà conquis son public. Il est aujourd'hui disponible dans les librairies de Saint-Denis ou par commandes à l'association.

Il a conquis son public malgré son étrangeté : c'est un livre de listes ! Listes des Morts pour la France établies commune par commune, listes de la localisation des tombes, liste des régiments dans lesquels les soldats réunionnais ont été incorporés, permettant à chacun de se faire une idée du coût en hommes que le guerre de 14-18 a représenté pour la colonie de l'Océan Indien.
Mais ces listes sont parlantes ! Ces listes donnent des informations sur la fonction et le grade du soldat, sur le lieu et la date de la mort, souvent sur sa circonstance. Et le lecteur étonné peut arriver, page après page, à se faire une idée des ravages de la maladie dans les rangs, des conséquences des blessures infligées par l'ennemi. Il peut même rapidement repérer les principaux lieux du carnage, au Nord ou à l'Est de la France, l'Aisne, la Somme, la Marne, mais aussi en Serbie, en Grèce, dans les Dardanelles ou dans les eaux de la Méditerranée.
Le nombre de décès dans les hôpitaux malgaches, de Tamatave, Tananarive ou Diego Suarez, renseigne sur le mauvais état de santé des soldats recrutés à La Réunion.
A côté des tués à l'ennemi, les disparus forment une colonne particulière, celle des jeunes gens partis et comme avalés en entier par la brutalité de la guerre rendue industrielle.
Les récompenses honorifiques livrent également leur témoignage de ce que les différents régiments ont subi, qu'il s'agisse d'une légion d'honneur à titre posthume, comme pour Marie-Joseph d'Armand de Chateauvieux, ou d'une citation à l'Ordre de l'Armée, comme pour Antonio Thomas "Jeune soldat allant au feu pour la première fois. A demandé à être envoyé dans un poste d'écoute tout proche des tranchées allemande le 15 juillet 1915 au moment d'une attaque de nuit très violente. A eu la jambe droite mutilée par des éclats de grenades. Dominant sa souffrance a dit à son commandant : "J'ai fait mon devoir". Est mort pour la France des suites de ses blessures".

Chaque chapitre débute par un portrait, Gaston-Jules Ferrière pour Sainte-Rose, Jacques Damien Boyer pour Cilaos, Joseph Titibali pour La Possession... On rentre alors comme lecteur dans le déroulé de la guerre, le hasard des affectations, les aléas de l'évolution des fronts, les multiples facettes de la violence militaire, armes blanches, balles, obus de petits et gros calibres, grenades, fumigènes, gaz, feu...

"Mémoire réunionnaise de la grande Guerre" comble un vide, et permet à tous, simples amateurs de généalogie, historiens amateurs, citoyens intéressés par le passé de l'île, de poursuivre l'enquête. Nul ne sait encore ce qui a causé la guerre... non qu'il n'y ait pas d'explications mais parce qu'au contraire il y a tant de causes de natures différentes, directes ou indirectes, agissant sur des personnes ou des classes,  qu'il est impossible d'isoler une cause prépondérante et que le débat reste ouvert pour réussir à savoir ce qui a accéléré ou n'a pas pu stopper la mobilisation générale puis les déclarations de guerre. Tous les Réunionnais peuvent désormais savoir quel est le compte juste de la tuerie mondiale.

Merci à Jacques pour ce livre essentiel qui est, rappelons-le au passage, le résultat d'un formidable travail... de centaines d'heures de lecture, d'écriture et de dépouillement d'archives : heures diurnes et nocturnes dont il aurait fallu faire la liste !