Depuis cette intervention réussie, le contact a été maintenu. L'équipe pédagogique du lycée est mobilisée ! Et l'association Centenaires commémoratifs pourra compter sur les jeunes du lycée pour l'aider à organiser des événements, prendre part activement au Centenaire. Bien d'autres rencontres pourront avoir lieu.
Photo Eric Lejoyeux
SAINTE-MARIE. Au lycée Le Verger, une
classe de 1ère S a rencontré Jacques Dumora, président de
l’association Centenaires commémoratifs. 100 ans après la guerre
de 1914-1918, les élèves apprennent qu’un sergent de Sainte-Marie
a commandé à Douaumont le régiment le plus décoré de France.
C’est l’un des noms les plus longs
portés par un combattant français de la guerre de 1914-1918. Le
sergent "De Pindray de Sainte-Croix d’Ambelle de Tusie",
enfant de Sainte-Marie à La Réunion, commandait le régiment
d’infanterie coloniale du Maroc et fait partie des braves qui ont
repris le fort de Douaumont aux Allemands en octobre 1916. "Il
commandait le régiment le plus décoré de France", commente
fièrement Jacques Dumora, président de l’association Centenaires
commémoratifs, face à une classe de 1ère S du lycée Le Verger
(Sainte-Marie). Animateur socio-culturel et passionné par l’histoire
de la première guerre mondiale, M. Dumora projette des
diapositives de cartes de l’Europe de 1914 à 1918, et explique que
15.000 Réunionnais sont partis se battre, dont un peu moins de 1500
sont répertoriés "Morts pour la France". Un lycéen
questionne : "Vous avez dit que la plupart des Réunionnais
de l’époque étaient illettrés. Comment pouvaient-ils recevoir
des lettres de leur famille dans les tranchées ?"
L’intervenant rappelle le fonctionnement de la poste, l’existence
d’écrivains publics à La Réunion et la fraternité des
tranchées, où les soldats lisaient et écrivaient les lettres pour
leurs camarades illettrés. Une élève est intriguée : "Vous
avez dit que La Réunion est l’une des plus vieilles colonies
françaises. Dans ce cas pourquoi n’est-elle jamais citée dans les
documents ?" Jacques Dumora répond : La Réunion a
toujours été marginalisée, contrairement à Madagascar, considérée
comme le grenier de la République, ce qui lui garantissait un
intérêt maximum.
Avant
l’intervention de Jacques Dumora, les lycéens ont eu une heure de
cours plus classique avec leur professeur d’histoire-géographie
Patrick Mougenet. En 1ère, on dépasse la simple mémorisation des
dates et des lieux : "L’histoire de la Grande Guerre a
beaucoup changé au lycée", explique M. Mougenet. "Il y
a maintenant un regard plus anthropologique. On essaie de comprendre
comment ces soldats ont pu tenir malgré la violence". Pourquoi
faire intervenir le président de l’association Centenaires
commémoratifs ? "Parce que c’est un passionné, et que
moi aussi je suis passionné par l’histoire de la Grande Guerre",
sourit M. Mougenet. Alors que l’année 2014 marquera le début
d’une série de commémorations de la Grande Guerre, MM. Mougenet
et Dumora ont anticipé. Ils sont en train d’organiser plusieurs
évènements, avec notamment Marc Michel (spécialiste de l’Afrique
dans la guerre) et Nicolas Hoffenstadt (enseignant à l’université
de Paris I). En 2014, les élèves réunionnais ne pourront vraiment
pas méconnaître l’époque de 14-18.
A retrouver sur Clicanoo.
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